Selon des résultats partiels rendus publics à l'issue des scrutins de dimanche et lundi, les Italiens se sont prononcés contre la relance de l'énergie nucléaire et la privatisation de l'eau. Un sondage de l'institut EMG avance même le chiffre de 90 % de vote contre. En marge d'une conférence de presse à Rome, Silvio Berlusconi a déclaré que ''l'Italie, suite à la décision que le peuple italien est en train de prendre, va probablement devoir faire ses adieux à la question des centrales nucléaires''.
Selon les projections du ministère de l'Intérieur, le taux de participation devrait dépasser les 51 % ce qui permet d'obtenir le quorum (50% plus une voix) et de valider les résultats du référendum. Le dernier quorum atteint en Italie date de 1995.
Les Italiens s'étaient déjà prononcés contre le nucléaire en 1987, après la catastrophe de Tchernobyl. Mais en 2009, le président du Conseil a décidé de relancer le programme nucléaire à partir de 2014 pour réduire la dépendance italienne aux importations de pétrole et de gaz naturel à l'horizon 2020. Le 23 mars dernier, le gouvernement italien avait décrété un moratoire d'un an sur la reprise du programme nucléaire dans le pays. Le 19 avril, il présentait un amendement à une loi en cours d'examen au Parlement pour mettre fin à son programme de retour au nucléaire et définir une ''nouvelle stratégie énergétique nationale''.
La catastrophe de Fukushima semble avoir entraîné des décisions en cascade. Les résultats de ce référendum tombent quelques jours après l'annonce par l'Allemagne d'une sortie du nucléaire d'ici 2022. La Suisse a annoncé le 25 mai qu'elle mettrait à l'arrêt ses centrales nucléaires (cinq réacteurs) au bout de 50 ans d'activité. La première devrait fermer en 2019, la dernière en 2034.